STABILISER LA MALADIE

Ce rôle est essentiel afin de limiter la dégradation visuelle. En effet, l’évolution de la maladie se caractérise par une augmentation de la protrusion et de la déformation cornéenne.
Du fait de la mise en cause du facteur mécanique dans le kératocône,  les traitements médicaux permettant la stabilisation sont l’arrêt total des frottements oculaires, qui passe par le traitement d’une conjonctivite allergique ou atopique, très fréquemment en cause. Il vous sera alors prescrit des collyres permettant de diminuer l'inflammation locale, et donc de diminuer les symptômes à type de démangeaison. De même, l'appui, notamment nocturne contre l'oreiller (fréquent chez les patients dormant sur le ventre) ou contre le bras, sera à proscrire.
Lors du diagnostic, deux examens complémentaires : l'OCT (tomographie à cohérence optique) de cornée et la topographie de cornée seront réalisés, permettant de servir de base. Une surveillance initiale  tous les 6 mois sera réalisée pour évaluer la stabilisation ou non de la maladie.

A l'heure actuelle, en cas d'évolution malgré les traitements médicaux, un seul traitement chirurgical permettrait de freiner l'évolution : le cross linking (1).

 Le terme de crosslinking (CXL), qui signifie réticulation, est un terme scientifique utilisé pour désigner la formation de liaisons chimiques entre des protéines ou d’autres molécules suite à l’application de chaleur, d’une pression ou de radiations sur un tissu. La technique consiste à accélérer la réaction physiologique de crosslinking du collagène (présent dans la cornée) en utilisant les UVA comme catalyseur et la riboflavine comme photosensibilisant. Cette technique est réalisée au bloc opératoire, sous anesthésie locale ou générale selon l'âge du patient. Elle n'est réalisée qu'en cas d'évolution malgré un traitement médical bien conduit. Il n’existe pas de consensus précis sur la définition de l’évolutivité, celle-ci varie au cas par cas. (2)

Il existera des douleurs importantes en postopératoire pendant 3 jours, et une vision trouble, le temps de la cicatrisation. Les risques liés à cette chirurgie sont infectieux, sur-cicatrisation, cicatrice, baisse de vision transitoire. (2)

1.  Jouve, L., Borderie V, Temstet C, Labbé A, Trinh L, Sandali O, Basli E, Laroche L, Bouheraoua N. Le crosslinking du collagène dans le kératocône. J Fr Ophtalmol 2015 ; 38: 445‑62. 
2. Vinciguerra P, Rosetta P, Legrottaglie EF, Morenghi E, Mazzotta C, Kaye SB, Vinciguerra R. Iontophoresis CXL with and without epithelial debridement versus standard CXL: 2-year clinical results of a prospective clinical study. J Refract Surg 2019; 35: 184‑90